Comment le système immunitaire autour du cerveau peut-il aider à combattre le glioblastome?
Dr. med. Dr. sc. nat. Maximilian Mastall, Département de neurologie, Hôpital universitaire de Zurich
Forschung in der Neuro-Onkologie – USZ
Dr. med. Dr. sc. med. Kevin Akeret, Département de neurochirurgie, Hôpital universitaire de Zurich
nouslab.ch
Le glioblastome est la tumeur cérébrale maligne la plus fréquente chez l’adulte et, malheureusement, l’un des cancers les plus meurtriers. Malgré des traitements intensifs, les personnes atteintes ne survivent en moyenne qu’une quinzaine de mois après le diagnostic. Les nouvelles immunothérapies, très efficaces dans le cas d’autres cancers, ont actuellement peu d’effets bénéfiques dans le traitement contre le glioblastome. Cela s’explique principalement par le fait que les cellules cancéreuses peuvent freiner la réponse immunitaire directement au niveau du site tumoral. Des études récentes montrent toutefois que le système immunitaire du cerveau est fortement influencé par ses zones périphériques. Ces « zones frontières » comprennent notamment les méninges, qui échangent intensément à la fois avec le cerveau et avec le reste du corps. Des cellules immunitaires peuvent atteindre les méninges par le sang ou via de petites connexions avec la moelle osseuse du crâne. Des médiateurs locaux déterminent alors quelles cellules migrent vers le cerveau et quelle intensité prend la réponse immunitaire. On dispose actuellement de peu d’informations sur la manière dont ces zones périphériques et la tumeur s’influencent mutuellement. Dans notre projet, nous analysons de manière systématique les cellules présentes dans ces régions et la façon dont elles communiquent avec la tumeur. Notre objectif est d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques facilement accessibles situées en dehors du tissu tumoral. À long terme, cela pourrait permettre de développer des thérapies capables de renforcer de manière ciblée la réponse immunitaire et ainsi d’améliorer l’efficacité des immunothérapies contre le glioblastome.
Identification de nouvelles protéines pouvant entraîner une cachexie
Dr Regula Furrer, Biozentrum, Université de Bâle
https://biozentrum.unibas.ch/handschin
La perte importante de masse musculaire et de graisse corporelle, connue sous le nom de cachexie, est l'un des effets secondaires les plus fréquents du cancer. Elle est associée à une diminution de la qualité de vie et à une augmentation de la mortalité. À ce jour, il n'existe aucun traitement efficace contre la cachexie, c'est pourquoi il est urgent de mieux comprendre ses causes. Notre projet vise à identifier, à l'aide d'une méthode innovante, de nouvelles protéines produites par la tumeur et favorisant la dégradation des tissus musculaires et adipeux. Nous testerons ensuite l'influence de ces protéines sur les tissus musculaires et adipeux à l'aide de différentes méthodes. Les recherches prévues devraient améliorer notre compréhension des interactions entre la tumeur et les tissus musculaires et adipeux et fournir de nouvelles pistes pour le traitement de la cachexie.
Livreur de lymphocytes T synthétiques pour une administration précise et efficace des éditeurs génomiques
Dr. Yuqing Xie, Département des sciences et du génie des biosystèmes, ETH Zurich
https://bsse.ethz.ch/research/research-groups/biotechnology-and-bioengineering.html
Les récentes avancées dans l’édition du génome et de l’épigénome offrent un potentiel transformateur pour guérir les maladies génétiques et reprogrammer la fonction cellulaire, mais leur traduction clinique est freinée par la livraison inefficace et imprécise, in vivo, de grands complexes protéine–acide nucléique d’éditeurs (épi)génomiques. Pour relever ce défi, nous proposons une stratégie disruptive inspirée des lymphocytes T, le système naturel le plus efficace pour cibler les cellules, en concevant de novo des cellules T synthétiques “T-senders” — des lymphocytes T rendus non cytotoxiques et reprogrammés pour délivrer des éditeurs (épi)génomiques avec une précision spatio-temporelle. En réorientant la biologie des lymphocytes T pour exploiter la communication intercellulaire endogène, notre approche offre une spécificité inégalée, une grande capacité de charge et une distribution évolutive de diverses thérapeutiques macromoléculaires. Un tel succès révolutionnerait l’édition génique et la thérapie cellulaire in vivo, instaurant un changement de paradigme dans la médecine de précision.